Le Gouffre d'Espéluca à Dions (Modification)
Publié le 17 Janvier 2023
Massif: Garrigues Département: Gard Commune: Dions
- Difficulté: Facile
- Durée: 1/2 journée
- Participants: JM THOMAS - J. SERODY
Nimes-Dions- Monter sur les hauteurs de Dions par les rues du Gardon et des Espélucas.
Une curiosité géologique qui mérite le détour dans ce secteur des garrigues proche du Gardon.
Sortie du 5 - 8 - 2015
- Carte: Vézénobres 2841E au 1/25000
- Site de l'IGN: Dions
Le spélonque de Dions
Plus communément appelé Espéluques ou Espéluca, c’est un très bel exemple de gouffre d’effondrement.
Son ouverture d’environ 140m sur 120m ne passe pas inaperçue. Profond de 70 m, facilement accessible, densément boisé, c’est un regard sur un ancien cours souterrain du Gardon, qui divaguait alors sur le plateau du Grès.
Aujourd’hui hélas son intérêt purement spéléologique reste limité.
A mi-pente un aven de 40 mètres se termine sur un bouchon de pierraille.
Le gouffre proprement-dit se termine sur une vaste salle dans laquelle les rayons du soleil génèrent quelques jolis jeux de lumière.
Son nom provient du latin spelunca qui signifie caverne, transformé ensuite en spélonque dans le vieux français.
Avant guerre la jeunesse dionsoise a profité de la salle terminale pour donner de nombreux bals, et il semble même que plus récemment (il y a prescription....) quelques spéléos nîmois, aussi costauds dans les descentes de bouteilles (oh...) que dans les descentes de puits, y aient organisé un mémorable réveillon.
Son aspect spectaculaire a de tout temps attiré curieux et érudits.
Dès le 18ème siècle, les livres de voyage, ancêtres de nos guides touristiques, ne manquent pas d’attirer l’attention des promeneurs sur le gouffre des Espéluques.
Ainsi en 1834, Emilien Froissard écrit : « … On se trouve bientôt sous un dais immense qui se recourbe en cintre. Il recèle à sa base une autre caverne qui, du haut de la colline, n'apparaissait que comme une tache insignifiante, mais, de près, s'élève grande et majestueuse, triste demeure du silence et des ténèbres. Souvent ce dernier réceptacle est envahi par les eaux qui filtrent à travers les fissures, et laissent sur ses parois de longues stalagmites; mais, dans la saison chaude, on peut en parcourir toute l'étendue, même sans flambeau. L'oeil s'accoutume à ce demi-jour et se plaît à admirer les riches teintes de vert et de pourpre qui décorent les flancs de cette magnifique caverne. Je prie le lecteur de croire que je n'ai point voulu ici annoncer ou décrire une grotte ordinaire, comme toutes les montagnes calcaires en recèlent ; celle-ci a un caractère particulier que je n'ai retrouvé nulle autre part, et je prie les habitants de Dions d'être fiers d'avoir une telle curiosité dans leurs environs. ».
Hector Rivoire en 1842, Adolphe Laurent Joanne en 1865, et d’autres géographes encore vanteront les mérites touristiques des Espéluques..
Félix Mazauric, pour la partie spéléologique, et Gustave Cabanes pour la flore, lui ont consacré en 1906 un bulletin spécial des Mémoires de la Société de Spéléologie.
Ce Mazauric, infatigable explorateur des grottes du Gard en général, et des Gorges du Gardon en particulier, à la ville grand-père de Frédérique Hébrard auquel elle a consacré un livre, mériterait bien que la communauté spéléologique nîmoise lui consacre une de ses plus belles cavités.
Le gouffre des Espélugues à Dions (Gard) a été victime ces derniers jours d'un spectaculaire glissement de terrain. Il est depuis interdit aux visiteurs et aux spéléologues. Un périmètre de sécurité a été mis en place.
"Spectaculaire". C'est l'adjectif utilisé par les spéléologues gardois pour qualifier l'important effondrement survenu au gouffre des Espélugues à Dions, entre La Calmette et Ste-Anastasie, le 27 décembre 2022.
"C'est un miracle qu'il n'y ait eu personne à cet endroit au moment de l'effondrement, confie Laurent Blum, président du Comité Départemental de Spéléologie du Gard, un arrêté municipal a été pris afin d'établir un périmètre de sécurité".
Ainsi l'accès au gouffre est complètement interdit. "Aujourd'hui on a un entonnoir de 6 000 m3 qui mesure 18 mètres de profondeur, et le fond est rempli par environ 2 mètres d'eau", indique Michel Wienin, membre de la commission scientifique du comité spéléologique d'Occitanie. Se sont effondrés des sédiments et du limon. "Ce phénomène est exceptionnel sur un plan géologique, poursuit Michel Wienin, qui pilote les analyses et études, c'est le plus gros effondrement souterrain connu en France depuis 140 ans".
La paroi est toujours fragile. "J'y suis allé hier, toutes les deux minutes, on entend des cailloux qui tombent, poursuit Michel Wienin, il y a une fissure qui continue à s'élargir". Il enchaîne : "tant que le site n'est pas stabilisé, il n'y aura pas d'accès au public, et ça se mesure en année".
Barrières et ruban de signalisation sont disposés aux départs des trois sentiers menant au gouffre. Michel Wienin insiste : "il ne faut surtout pas s'aventurer par là-bas, et on ne voit rien d'en haut, il y a trop de végétation pour apercevoir quelque chose du sentier ". Une réunion a lieu sur place mardi 10 janvier avec plusieurs intervenants.
Le fond de la doline et son effondrement ©Thierry Aubé et Méline Salze pour le Comité Départemental de Spéléologie du Gard (CDS30).