DOSSIER SPECIAL GRANDE TRAVERSEE DES ALPES PAR LE GR5 ( PARTIE 2 )
Longue randonnée de 11 jours en solo à travers les départements de la Savoie-Hautes Alpes-de Haute Provence-Alpes Maritimes en Juin 2003, année de grande chaleur.
Cartographie
- Topo guide GR5 – GR 56 de la FFR réf 531 – La Grande traversée des Alpes Modane/Briançon/Larche.
- Topo guide GR 5 – GR 52 de la FFR réf 507 – Tinée/Vésubie – de Larche à Nice.
Cartes Top25 au 1/25000 :
3535 OT Névache – 3536 OT Briançon – 3537 ET Guillestre – 3637 OT Mont Viso - 3538 ET Chambeyron – 3639 OT Haute Tinée – 3640 OT Haut Cians – 3641 ET Moyenne Tinée – 3741 ET La Vésubie – 3741 Et La Bévéria – 3742 OT Nice.
Préambule :
Ce récit volontairement coupé en deux n’est pas expurgé de toutes les anecdotes personnelles et des détails d’itinéraire, de manière que chacun ayant décidé « de chausser » puisse y puiser un maximum de renseignements.
RECIT :
7ère étape : LARCHE - BOUSIEYAS
Toujours le beau temps et départ en longeant pendant 4km la route menant au Pont Rouge (1907). On entre dans le parc du Mercantour. Remontée du très beau vallon du Lauzanier jusqu’à la cabane du Berger Donnadieu (2149), puis du ravin du Pardon (2204) et arrivée au très beau lac du Lauzanier (2284) (cabane de berger).
Par franchissement de barres successives et plusieurs névés, on atteint le beau lac de Derrière la Croix (2428) entouré de plusieurs pics. Montée en lacets dans les pierriers puis sur des névés ( heureusement non gelés) jusqu’au Pas de la Cavale (2671). La vue est splendide.
Descente délicate où je me tord la cheville ; passage devant les petits lacs d’Agnel (2343) et traversée du vallon de la Gypière et poursuite jusqu’aux granges de Salse Morène (2087), avant de remonter sérieusement jusqu’au col des Fourches (2262) blockaus-informations-camp militaire).
Le GR coupe la route du col de la Bonette et descend rapidement jusqu’au hameau de Bousiéyas (1883) où j’arrive à 12h20.
Le gîte très isolè, fait partie d’un hameau de 3 maisons en bordure de route Il est minuscule et limite, mais enfin on peut manger et dormir…
Ma cheville a doublé et je me fais du souci pour demain.
Dénivelé positif 1225 – négatif 1015 en 6h20.
8ème étape : BOUSIEYAS – AURON
Après avoir bandé ma cheville, je repars et descend jusqu’à la Tinée, remonte à la cabane de Lauzarotte. Là dans le vallon, je suis envahi par les marmottes et les chamois. C’est l’éden premier. Montée jusqu’au col de la Colombière (2237). Descente tranquille ( également au milieu des animaux) en passant devant les cabanes de Caïman, les granges de Rochepin et arrivée à St Dalmas le Selvage (1500), village très pittoresque.
Remontée au col d’Anelle(1739) et descente rapide sur St Etienne de Tinée (1144) où je peux revoir toute la chaine du Ténibre et du Corborant déjà sans neige que j’avais faite en rando. Je traverse la ville par la route d’Auron et entame une dure, très dure montée en lacets, évidemment en pleine chaleur, avec de nombreux oratoires , pour arriver à un collet (1665) sur le bord du plateau d’Auron où j’arrive à 13h30.
Pas de gîte, qu’un seul hôtel ouvert, l’Hôtel des Ecureuils, deux étoiles, mais si cela ne fera pas du bien à ma bourse…cela en aura fait à ma cheville qui récupère peu à peu.
Visite de la ville, importante station de ski, très chic.
Dénivelé positif 1190 – négatif 1465 en 7 heures.
9ème étape : AURON – REFUGE DE LONGON
Je profite des derniers instants de luxe et démarre à 7h15. Il fait déjà très chaud. Je traverse Auron et descend jusqu’au Riou et remonte vers les pylônes de Las Donas et suit un sentier qui grimpe en coupant plusieurs fois une piste forestière qui passe au belvédère des Chamois et mène au col du Blainon (2011). Descente dans le vallon de la Lugière et discussion avec le berger sur ses patous. Arrivée au village de Roya où le gîte a brulé et où des tentes sont mises à disposition.
Je traverse le village de la Roya (1465), suit la rive droite du vallon de la Maïris (parc du Mercantour), franchis les barres de Roya (cascade) et arrive à la bergerie où je fais une pause. Je remonte les barres de Sollevieille, très dénudées, sous une chaleur de plomb, passe dans l’auge glaciaire très agréable sous le Mont Mounier et arrive au col de la Crousette (2480).
Je suis la crête et attaque la très longue descente sauvage de la Baisse de Démant qui mène au col du Refuge (2068) puis au col de Moulinès (1982). Je traverse le torrent du Démant (1820) et arrive au dessus du hameau de Vignols (1755). Toute la piste gauche de la montagne est interdite, car c’est un très beau site ruiniforme et de cheminées de fées ,mais qui en plus abrite un couple de gypaètes.
Une remontée sévère me mène au lieu dit les Portes de Longon (1952), ouverture sur les alpages de la Vacherie de Roure. Je n’ai plus d’eau et je suis désydraté, heureusement que j’arrive au refuge de Longon (1952) rustique mais correct à 15h45. Un litre d’eau avec 37° de chaleur, c’est vraiment trop juste. Ah que le souper et les boissons étaient bonnes…
Dénivelé positif 1775- négatif 1500 pour 8h40.
10 ème étape : REFUGE DE LONGON - ST SAUVEUR SUR TINEE – NICE
Départ à7h et il fait chaud, chaud… Je descend en longeant le torrent qui forme des cascades, passe la crête d’Autellier (1502), traverse le plateau d’Arcane (1463) dans un vallon encaissé, pour gagner le petit plateau suspendu des bergeries de Rougios (1467). Je prend une piste forestière ,puis le sentier traverse une zone dénudée qui recoupe plusieurs fois la route de la chapelle St Sébastien (fresque de 1500) et arrive au curieux village suspendu de la Tinée de Roure (1096) avec ses rochers rouges. Le GR par d’innombrables lacets coupe la route en descendant. Il fait très, très chaud.
A 10h30 j’entre dans St Sauveur sur Tinée (496) . La température est déjà de 40° à l’ombre. C’est infernal. Vite dans la fontaine…Découragé par la chaleur et conseillé par les gendarmes du secours en montagne qui m’indiquent qu’ils font de nombreux secours à cause de la chaleur et des risque d’incendie, je décide de sauter l’étape d’Utelle. En attendant, visite de la ville.
Dénivelé positif : 60 négatif 1385 en 3h30
Le car climatisé de 17heures (quel luxe) me fait renoncer à toute galipette pédestre, et me conduit à la gare de Nice.
Enfin la mer d’un bleu turquoise. Quel monde, je suis un peu déboussolé après tous ces jours de solitude.
Pas de train pour Chambéry avant demain. Donc je pousse jusqu’à la promenade des anglais et la plage.
Je plonge mes pieds avec délectation dans les vagues. C’est l’été et de plus la fête de la musique, alors au diable « la marche » !!!
11ème étape : NICE – CHAMBERY
Et oui en train…
CONCLUSION
Ma grande traversée des Alpes (GTA) est finie, avec la dernière étape de descente vers la mer tronquée à cause de la chaleur. Mais j’ai quand même traversé 18 cols , fait 290km en 64h35 de marche pour 11520m de dénivelé positif et 12610m en négatif et perdu 4kg… C’est déjà pas mal, surtout en solo et avec une cheville foulée à mi-parcours, un sac de 13 kg et une température toujours comprise entre 30 et 40°. Traversée magnifique, inoubliable, même si elle m’a coûtée quelques instants d’angoisse et de doutes.
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